Dans le grenier des anciens trains: les locomotives à vapeur préservées par des passionnés
Des passionnés veillent à la préservation d’anciennes locomotives à vapeur.
- Publié le 05-04-2020 à 09h50
- Mis à jour le 05-04-2020 à 09h51
Des passionnés veillent à la préservation d’anciennes locomotives à vapeur.
La Belgique, pionnière des chemins de fer sur le continent européen, dès 1835, fut aussi un important fabricant de locomotives avec des usines aux noms légendaires comme La Brugeoise et Nivelles, les Ateliers de Tubize, Cockerill-Ougrée, l’Anglo-Franco-Belge, Baume et Marpent ; des firmes célèbres par leur savoir-faire qui ont exporté énormément de locomotives, de voitures-passagers et de wagons dans de nombreux pays.
C’est aussi le Belge Georges Nagelmackers qui fut l’inventeur des Wagons-Lits et des Grands Express Européens. Pourtant la Belgique fut un des derniers pays d’Europe à posséder un Musée des chemins de fer digne de son passé industriel et archéologique.
Fin de la vapeur en 1966
En 1966, la SNCB annonçait partout que le chemin de fer à vapeur, polluant, n’existait plus et avait ordonné de démolir toutes les vieilles locomotives à vapeur, dont certaines étaient encore des dommages de la Première Guerre mondiale.
Heureusement, ci et là dans les dépôts ferroviaires, la résistance à l’instruction générale d’envoi vers la casse ne fut pas intégralement respectée, et au fond de certaines remises ont été cachées des pièces uniques afin d’être préservées.
Quand la SNCB se rendit compte de cette erreur historique, les machines sauvées de la disparition annoncée ont été regroupées pendant 50 ans dans trois greniers stratégiques confinés et non accessibles, bien à l’abri des regards et des photographes : Louvain, Schaerbeek et Haine-Saint-Pierre.
À la fin du XXe siècle, de nombreuses associations privées d’amateurs ferroviaires se sont constituées, rachetant en Pologne et Allemagne d’authentiques vapeurs allemandes dans le but de les faire circuler sur des lignes secondaires belges, diplomatiquement dénommées lignes touristiques. Des activités en trains historiques ont ainsi été organisées à Mariembourg, Spontin et Maldegem avec la renaissance de la traction à vapeur en Belgique.
Locomotives privées
Le plus cocasse dans ce souci de préservation de notre patrimoine industriel de la Belgique est que certaines pièces exceptionnelles ont été sauvegardées, non pas par la SNCB, mais bien par des personnes privées ! Ces particuliers, avec leurs propres deniers, ont acheté de superbes locomotives historiques dont la SNCB ne voulait plus, et les ont mises à disposition d’associations pour pouvoir les faire circuler sur des lignes touristiques.
Si le Musée principal de la SNCB est bien à Schaerbeek, on peut découvrir deux très belles collections complètes en Wallonie.
À Saint-Ghislain, le Patrimoine Ferroviaire et Tourisme (P.F.T.) préserve dans son musée Rétrotrain la plus grande collection roulante de matériel historique belge, de la vapeur au diesel mais aussi avec des locomotives électriques de la SNCB, anciennes reines du Trans Europ Express.
À Treignes, le CFV3V gère le Musée du Chemin de Fer à Vapeur, exposant quelques pièces de la collection officielle de la SNCB et d’autres locomotives d’Europe.
Le grenier stratégique et officiel de la SNCB n’est par contre pas visitable, mais il est de plus en plus question de tenter d’organiser des parcours historiques en été, autour de Bruxelles, entre Schaerbeek et Tubize.