Pour la chanteuse Yseult, “retrouver ma liberté a été décisif”
La chanteuse française à la voix puissante et singulière s’assume enfin dans un projet pop, trap et authentique.
- Publié le 05-04-2020 à 09h45
- Mis à jour le 05-04-2020 à 09h46
La chanteuse française à la voix puissante et singulière s’assume enfin dans un projet pop, trap et authentique.
Entre quelques mails professionnels et sortant tout juste de scène, l’artiste qui vient de publier l’EP Noir, peut malgré tout prendre le temps pour répondre à quelques questions. Il faut dire que son agenda est plutôt chargé ces temps-ci, en plus de ses activités de chanteuse, elle cumule celles de directrice artistique, d’autrice-compositrice, de mannequin, tout en étant à la tête de sa société et de son label (Y.Y.Y). Après un premier album qui ne lui ressemblait pas et des débuts ombrageux, la jeune femme révélée en 2013 dans l’émission La Nouvelle Star a voulu reprendre le contrôle sur son parcours. Une liberté et une indépendance qui lui ont été salvatrices. Elle se déploie petit à petit dans un projet et une démarche à son image : déterminée, honnête et frontale.
Quel regard portez-vous sur votre premier album, sorti il y a cinq ans ?
"J’ai pris beaucoup de recul dessus. Je regarde aujourd’hui plus vers l’avenir ; là, je suis en train de produire mon premier album. C’est un chemin qui est très constant et en même temps semé d’embûches, cela fait partie du jeu. Je pense que vais devoir traverser encore beaucoup d’épreuves, je vais devoir redoubler d’efforts pour les surmonter mais je pense avoir les épaules pour le faire. Je pense à la stabilité, à être en paix, à être plus sereine, à l’organisation. Je suis mon propre manager et je me produis toute seule donc c’est beaucoup de travail."
Vous aviez besoin de reprendre la main ?
"Je pense qu’aujourd’hui en tant qu’artiste, il est important d’être indépendant et maître de son projet. Il faut être au courant de ce qu’il se passe. Je me sens beaucoup mieux depuis que c’est le cas, depuis que j’ai ma société et mon label. C’est très chouette de pouvoir gérer une équipe d’une trentaine de personnes, de centraliser toutes les infos, de négocier, d’établir des rendez-vous, de réfléchir à des stratégies. C’est beaucoup de travail mais c’est une belle énergie positive, ça m’apporte quelque chose."
Vous devez être bien occupée. Vous trouvez encore du temps pour la musique ?
"Oui, c’est clair. Même, là, maintenant, j’ai envie de regarder mes mails. Pour le moment, je n’ai plus trop le temps pour la musique mais dans quelque temps je vais à nouveau rentrer en studio pour bosser un nouvel EP qui sera constitué de huit titres inédits et je veux sortir deux ou trois clips cette année avant de sortir un album. L’idée est de d’abord développer le projet de façon à ce que les gens suivent l’évolution avant de sortir un opus. C’est un challenge car je pense qu’aujourd’hui on a perdu la notion de développer un projet, un artiste. Beaucoup attendent l’album avant même de connaître l’artiste."
Votre musique a-t-elle aussi suivi votre évolution, votre émancipation ?
"Je pense que le fait de retrouver ma liberté et mon indépendance a vraiment été décisif. Musicalement, c’est devenu plus introspectif, plus brut et plus frontal tout en étant très sensible, honnête et spontané. Je pense que ma musique est très universelle et je croise les doigts pour que ça reste comme ça jusqu’à la fin. Je suis assez fière et reconnaissante de tout ce qu’il m’arrive. Quand je chante les nouvelles chansons que j’ai écrites, je me sens beaucoup mieux. Je parviens à les incarner et je m’en lasse pas du tout. J’aime trop toutes mes nouvelles chansons, c’est comme mes enfants." (rires)